Europe et globalisation: un point de vue régionaliste

Nice a montré clairement à quel point l’Europe marchande conçue à Maastricht augmente son désarroi en sapant le peu de force socialisatrice que les Etats nationaux pouvaient encore représenter. Il nous semble clair que l’Europe ne pourra pas progresser, tant qu’elle n’accepte de modifier en profondeur sa structure actuelle, manière à affronter le défi que la civilisation anglosaxonne lui pose. Pour essayer de sortir de cette impasse, il est indispensable que les fédéralistes européens regardent en face quelques vérités pas très confortables, qui gardées sous silence représentent un des obstacles principaux du projet européen. Le point principal nous semble alors la perte des repères et d’affections des citoyens envers les sphères nationales, de plus en plus incapables de donner un cadre politique dans lequel se reconnaître et penser l’avenir. Il ce vide que permet aux Anglo-saxons de monopoliser l’imaginaire des Européens. L’Europe politique n’arrive pas à se poser en alternative, et donc à prendre le relais du national épuisé, puisqu’elle reste obscurcie par l’ombre d’un fédéralisme trop technique et centralisateur, qui n’a pas encore pris en considération les réalités des communautés régionales. C’est justement envers ces communautés que nous proposons de se concentrer pour faire progresser l’Europe fédérale.

Le but étant de trouver une dimension, plus proche aux citoyens, où activer des énergies investissables dans le pari d’une véritable reprise du projet unitaire européen. La prémisse nécessaire d’un projet pareil se fonde sur la constructions d’entités géopolitiques qui dépassent le concept de nation et d’Etat. Loin de la fermeture propre à toute logique ethno-nationaliste, on croit à un régionalisme capable de rééquilibrer les composantes internes de la civilisation transnationale européenne dans un cadre de dépassement des mystifications nationalistes du XIX siècle.

Pour cela, il faut se donner les instruments pour appréhender les réalités territoriales du continent dans leurs effectivités. A titre d’exemple, je prends ici en considération une réalité, celle piémontaise, qui est généralement perçue comme acquise à l’identité italienne tout court. Cela me semble instructif puisque les enjeux touchant à la survivance culturelle de cette identité sont souvent les mêmes qui entravent la route européenne. Plus en générale, la situation actuelle de l’espace-Italie démontre la nécessité de mettre les régions au centre pour dégager des forces nouvelles pour la relance du projet européen. Il faut que je dise d’abord que j’ai accepté de coucher ces lignes moins en qualité de spécialiste de géopolitique qu’en tant qu’acteur engagé quotidiennement dans une lutte pour la survie d’une culture locale menacée d’extinction par la globalisation. Le lecteur, maintenant informé des éléments éventuellement “partisans” de cet écrit, est invite à observer le signifie du processus d’intégration continentale sous l’angle d’un petit laboratoire, le Piémont, où les principales idées-maîtresses engagées dans le noeud Europe/mondialisation s’entrecroisent avec une intensité peut-être inégalée dans le reste du continent.

La réalité piémontaise: structure et potentialités

On regarde ici le Piémont en tant que paradigme des nombreux espaces transfrontaliers du continent qui sont de potentiels vecteurs d’européisation, mais qui restent en réalité pénalisés par les structure de la nation “oderne”. Les nations ont ébranlé la structure européenne en cassant les nombreux “isthmes” continentaux qui l’innervaient naturellement jusqu’au début du XX.

Elément constituent de la transversale lotharingienne1, le Piémont, dans ses bases les plus intimes, a toujours témoigné d’une potentialité à interpréter d’une façon autonome les grands mouvements de construction de la civilisation européenne. D’abord elle présente, à la différence de la plus grand part du reste de l’Italie, tous les élément qui donnent substance à l’identité européenne – fort enracinement du substrat culturel celtique (présent, selon Livie déjà avant le siècle VI avant Jésus Christ), pièce constitutive de l’édifice politique carolingien, élément centripète pendant des siècles de la stabilité du Saint Empire.

Par conséquent l’histoire a ici donné forme à une communauté humaines juxtaposée aux espace nationaux “classiques”. Comme il est expliqué par le professeur Georg Bossong de l’Université de Zurich, “nulle part ailleurs l’interpénétration de l’élément italien et l’élément français n’a été aussi profonde que dans cette région,qui fut cisalpine et transalpine à la fois, jusqu’à une date relativement récente”2. La langue et la culture régionale ont été à travers les siècles la garantie de cette fusion3.

Encore à la fin du XIX la vie régionale était ancrée davantage aux aires du sud-est français. Ce fait a été vite ravagé par le phénomène national qui a essayé de tout uniformiser vers une “italienneté” tout à fait artificielle à l’ombre des Alpes et qui a harcelé les structures profondes des populations locales. L’italianisation a étouffé les traits civilisationnels spécifiques du Piémont, qui pendant tout le XX siècle n’a pas cessé de s’enliser dans la condition de grise et anonyme province industrialisée de l’économie italienne. La dissolution de cette âme particulière dans cette “italienneté” a éliminé la conscience d’appartenir à une terre de transition et la volonté d’être un pont vers les régions transalpines. De plus, après la catastrophe ethico-politique connue par l’Italie dans la deuxième guerre mondiale, les blessures de ces années sanglantes se sont inscrites en profondeur dans le tissu sociale piémontais. Et encore, le fait d’être devenue une forge par les cadres du plus grand parti communiste d’Occident n’a pas facilité les choses. Une partie consistante et vaillante de l’élite piémontaise fut en fait séduite par l’idée communiste, perçue comme rêve d’une seule civilisation universelle, fait qui les avait convaincus de la nécessité de l’élimination de toute structure sociale et de tout type culturel dérivant du passé, prétendu être en conflit avec la “substance” profonde de la personne. Le résultat est que la haine de soi, présente larvée parmi la majorité des Européens, est ici doublée par le sentiment d’avoir été acteurs des deux échecs national et communiste. Avec le plus bas tas de fécondité, le Piémont est aujourd’hui la partie de l’Europe que plus témoigne de la renonciation à exister du continent4.

Les dynasties industrielles, principal obstacle sur la voie de la construction européenne

Bien évidement, les effets de longue durée de ces faits historiques continuent à agir sur les esprits de notre région en lui empêchant d’assumer sa place en Europe. Mais il a un facteur ultérieur, le plus puissant. En réalistes élèves de Freund et Schmitt, qui nous sommes, nous posons la question: qui entrave au Piémont la route du retour à la condition super nationale européenne? Exactement le même sujet social qui compromet la construction de l’Union en fournissant aux USA le rempart intérieur pour réduire cette dernière à la condition de structure atlantique libre-échangiste: le grand capital5.

Au Piémont ce sujet est un cas de manuel. Toute l’histoire contemporaine de cette région a été déterminée par les compromis entre l’Etat italien et le pouvoir de la famille Agnelli avec leur géant industriel, FIAT. Or, l’entière biographie de cette famille, démontre l’interconnexion totale et organique du grand capital européen avec le pouvoir impérial anglo-saxon. Mariages, cursus universitaires des fils, l’avocat Giovanni a même été un membre fondateur de celle Commission trilatérale qui constitue un de moteurs intellectuels de la mondialisation: les Agnelli personnifient ce sujet sociale qui trouve sa réalisation la plus complète (tantôt identitaire que matérielle)
davantage dans l’empire maritime planétaire anglo-américain que dans ce qui relève des bases civilisationnelles de l’Europe elle-même.

Les effets sont clairs sur le terrain. On attend encore un étude sur le degré d’américanisation que l’entreprise de FIAT a conduit dans le Piémont (ensuite, souvenons nous, selon des accords bien précis intervenus en 1946 avec les autorités d’occupation anglo-américaines)6. Considérons quelques éléments. Turin est la seule métropole industrielle européenne à ne pas disposer d’un métro. Ici et dans les autres villes subalpines, à la même manière qu’aux Etats Unis et plus que n’importe où en Europe, on relève une décomposition du quotidien des citoyens, contraints à un constant déplacement des périphéries hypertrophique au centre de ville. Cela lie impérativement leurs existences à la possession d’une voiture, puisque les transports en commun sont sciemment en sous-équipements à cause de puissantes pressions de FIAT sur les administrations publiques (toujours comme aux USA, les taux d’utilisation des transports et des vélos sont parmi les plus bas au monde, tandis qu’une partie importante des budgets familiaux vont dans les dépenses d’entretien des voitures)7.

Tout cela a été structuré en misant sur l’introduction d’un style de vie bien précis, cosubstantiel à l’utilisation des véhicules individuels, le plus à travers la construction d’un mythe qui associe la voiture et les complexes d’habitations isolés à une “liberté”. Parallèlement, la multinationale a réussi à faire ressentir les services publiques comme des oligarchies fermés et dissipant l’argent public (en cachant soigneusement les milliards de contribution au bilan FIAT de la part de l’Etat). Les conséquences sur la qualité de la vie de la populations et donc sur l’environnement sont inqualifiables. L’action de FIAT au Piémont, cet acte majeur de planification des conditions d’existence et de la destinée d’une communauté humaine, doit être considérée un modèle et exemple de l’entreprise angloaméricaine sur l’Europe toute – à remarquer comment les lignes principales de cette entente atlantique ont été confirmées dernièrement à l’occasion de l’accord avec General Motors, signé en dépit du fait que les options de fusion avec les groupes automobilistes allemands auraient permis une synergie de complémentarité des entreprises concernées plus respectueuse de l’emploi piémontais.

Du national au global: construction de l'”Occident” et absence de l’Europe au Piémont

L’action de FIAT au Piémont met en évidence des continuités entre l’action de la globalisation est l’ancienne action “nationalisatrice” du XIX, en fait une “méditerranéenisation”. La monopolisation des solidarités identitaires par un cadre national étrange à l’âme profond de la région – un cadre qui, pendant la deuxième moitié du siècle, dans sa faiblesse devait se relier à l'”Occident” anglo-saxon pour saisir consistance – ont été des puissantes pierre d’achoppement de la définition de notre identité et des intérêts réels du notre espace et du continent tout entier. Globalisation et nationalisation vont tous les deux dans le sens d’effacer toute différence vécue comme une difformité non conformes à leurs objectifs, totaux pour la première qui vise à la commercialisation intégrale du réel, limités pour la dernière à la construction d’armées puissantes. On peut repérer les même modus operandi dans certaines formes de pressions pour l’apprentissage généralisé de l’anglais (en stigmatisant les gens qui ne le connaissent pas), dans la diffusion de la “malbouffe” – les Mcdos se reproduisent vite sur un terrain déjà clairsemé de pizzerias standardisées – et, plus en général dans la folklorisation de toutes les productions culturelles exprimant un particularisme alpin.

L’hypertrophie artificielle des références culturelles et économiques à l’Ouest amène véritablement à “perdre le Nord” (au mieux le centre). Comme dans toute l’Europe et d’une façon beaucoup plus lourde, les Piémontais (avec cela j’entends tous les habitants de la région ne possédant pas des repères culturels plus forts au dehors d’elle) ne parviennent plus à se représenter et donc sont incapables de s’investir dans le pari de la construction politique européenne8.

Il est la que doit intervenir la réorganisation de l’acquis unitaire sur les espaces régionaux. Son but premier doit précisément être de créer de forces centripètes, des maillons transfrontaliers capables de rééquilibrer les bases transnationales de la civilisation européenne. La communauté régionale piémontaise – à condition de redécouvrir ses bases civilisationnelles authentiques – a une énorme contribution à porter à la construction d’une Europe européenne. En utilisant une langue composée pour un 30% de termes français – sans oublier une pléthore d’autres mécanismes linguistiques communs dans la construction du discours – ses enfants trouveraient dans le français le moyen linguistique international le plus indiqué à être appris et maîtrisé jusqu’au bout. Cette communauté aurait donc tous les motifs à soutenir le français en tant qu’instrument de communication internationale. Au contraire, à l’heure actuelle le Piémont est coupé des productions culturelles franco-allemandes – notamment ARTE n’y est pas diffusée – qui seraient aisément compréhensible par sa jeunesse. D’ailleurs, l’actuelle classe politique demeure en plein désarroi culturel, elle poursuive des fantasmes d’identité méditerranéenne tout en prônant, d’une façon paradoxale, l’anglicisation. C’est sur ce plan qu’il faut mesurer le rôle pénalisant du grand capital dans la définition identitaire et donc dans l’avancement du processus politique européen. Le géant industriel de Turin dispose en fait d’un réseau de mobilisation d’envergure (fondations organisant des colloques, principaux organes de presse, etc.) qui depuis les années 50 ne cesse de produire une véritable “idéologie américaine”9. En craignant de perdre l’appui de Rome et l’espace primaire d’écoulement de ses produits, Fiat fait ouvrer ses apparats culturels (comme déjà pendant le fascisme avec d’autres références) pour maintenir des représentations identitaires absolument détachées de l’histoire de la région et de sa nature continentale. Loin d’aider la progression européenne, ce pouvoir utilise le désarroi identitaire pour amener à des nouvelles vagues de libéralisme, présenté comme la seule sortie possible de l’impasse actuelle10. En spéculant sur les méfiances sédimentées dans l’histoire, ils ont beau jeu à détourner le Piémont de l’espace francophone, ce qui ce fait en évacuent les volontés réellement intégrationnistes et de mise en valeur des bases civilisationnelles communes, en représentant plutôt la France comme “obstinée dans le passé” au moment où elle se bat pour garder des éléments authentiquement européens face à l’anglosaxonisation de l’Union (et après l’accord récent avec General Motors cette tendance va sûrement augmenter).

Sortie de l’impasse

La voie de sortie nous semble unique: le Piémont, et avec lui la société européenne qui s’étiole par effets de la trahison des ses valeurs de la part de maintes secteurs de ses élite, encore plus éreinté par le froid burocratisme d’une Bruxelles sans projet, peut être revitalisée à travers la recomposition des isthmes continentaux, qui doivent être reconnus dans leurs articulations régionales et ancré à une constitution européenne qui en sera garantie. Sans la réapparition des ces artères il n’y aura pas de salut pour le continent. A travers le prisme des régions, on pourra finalement définir le soustrait de la civilisation européenne, précondition pour stimuler le sens d’auto identification des citoyens en tant qu’Européens. Ce soustrait ne peut pas être anglo-saxon, non plus nordiciste, évidemment pas méditerranéen. Il doit être centre-européen, marqué par la culture alpine, et des bassins des grands fleuves que des Alpes naissent, le Rhin, le haut Danube, le Rhône, le Pô. La réorganisation de l’Europe en régions devra permettre aux citoyens du continent de sortir des mythes pénalisantes des nations du XIX, mettre le grand capital face à ses responsabilités et prendre enfin conscience que seul la mise en valeur de cet espace et des ses artères peut faire progresser une Europe vraiment européenne.

Une telle Europe pourra exprimer un énorme potentiel de protestation face aux maîtres (internes et externes) de la globalisation. Elle sera consciente d’être la partie du monde qui plus a à perdre d’une dérive productiviste et hédoniste qui l’amène nier totalement son âme et sa qualité de la vie. Pour cela, les mots d’ordres sociomatérialistes de la gauche sont nécessaires mais ne pas suffisants. Les mouvements identitaires des peuples européens sont parmi les acteurs les plus indiqués pour mener ce combat. Souvent représentatifs de l’aspect le plus profond de la richesse culturelle du continent, ces mouvements recèlent une formidable potentialité européiste et anti-globalisation. Ils sont en mesure de mobiliser maints pains des opinions publiques en indiquant comme la malbouffe et la standardisation des multinationales ne se bornent pas à exploiter les enfants du troisième monde et à couvrir de plastique nos organes sensoriels. Ils peuvent arracher la masque euphorique de la globalisation pour dévoiler sa nature d’agression à notre rapport avec l’environnement et le sacre. L’entrée en jeu de la sacralité du passé et la mobilisation des longues durées des mémoires régionales est indispensable pour barrer la route à un model centré sur une société érotico-publicitaire, où l’horizon de vie des individus ne dépasse les 20 ans. L’engagements en ce sens des régionalistes peut être décisif pour rallier l’armée croissante des dégoûtés par le commerce des corps et le cannibalisme de l’efficience e de la vitesse (forcement un porté de la globalisation des échanges). Les régionalistes sont en mesure de faire comprendre à l'”homme moyen” qu’il ne faut pas forcement être des punks ou de révolutionnaires pour désirer la fermeture de Mcdonalds; ça suffit d’être conscients de la misère que ce model étrange à notre civilisation (transnationale et continentale) propage à son intérieur. Et finalement, que pour affirmer ces buts il est impératif que la résistance anti-mondialiste s’adresse à la constitution d’un sujet géopolitique européen, puisque à l’embrassé mortel du marché global on peut répondre seulement avec des institutions fortes à l’échelle continentale.

Il en trépidant que j’écris ces mots destinés à un public français. La création des conditions pour l’engagement des régionalismes à faveur de l’Europe est un devoir qui s’impose en premier lieu à la France, qui les a jusqu’à maintenant perçues comme une menace. Il est suffisant que la France distingue entre cas et cas. Si les régionalismes breton ou corse – qui, surtout en raison d’une position marginale, ont du mal à appréhender l’Europe en tant que repère identitaire – ont peu à apporter au continent (et peuvent à la limite être déstabilisant) leurs visibilité ne doit pas offusquer les potentialités des espaces trans-frontalières qui peuvent épanouire la stabilité du continent. Pour franchir l’indispensable pas successif il faudra que, pour le bien de l’Europe. les Français aient la force de reconnaître que le nationalisme, dans son acception plus répandue remontant au XIX, a été un instrument nécessaire d’une phase historique et que maintenant, surmontée cette phase, il faut l’enfermer dans quelque étagère et l’oublier.

Autrement, nous tous, on demeurera les malpropres jouets des Américains, leurs craintifs complices dans l’oppression du monde que nous sommes devenus depuis 1945. Pour ce but, je considère enfin indispensable que de France on arrête de regarder à l’Italie à travers les lentes déformantes des mythes de la Renaissance et du Risorgimento. Cela empêche une perception réelle de l’étroitesse et de l’artificialité d’un système national qui demeure largement paralysé (sur le plan de la construction européenne, au moins) par sa faillite ethico-politique et, dans cette faiblesse, une porte ouverte pour l’américanisation de l’Europe.

Et encore, dans cette prise de conscience, il faut faire vite. Outre Atlantique ils se sont déjà aperçus de la force cachée dans les identités locales du continent: on en a eu la preuve l’été dernier quand, pendant sa visite à Aix-la-Chapelle, Clinton exalta le healthy pride particulariste des patries régionales européennes bafouées par le bureaucraties nationales. Il faut se demander si les puissances maritimes ne commencent pas à caresser une reprise de certaines éléments du projet wilsonien de 1914, qui furent parmi les causes premières de la catastrophe européenne de 1939. L’histoire ne nous pardonnera pas de laisser aux ennemis de l’Europe d’exploiter la force des “petites patries” dans le cadre de l’énième divide et impera des nos forces.

fvielmi@tin.it

NOTE

  1. CASTRONOVO V., Il Piemonte, Einaudi, Turin, 1977, p. 61. BLANCHARD R., Les Alpes occidentales, VI: Le versant piémontais, Grenoble, 1952-54, pp. 352 sgg.
  2. BOSSONG G., Ecrire dans une langue régionale. L’expérience piémontaise vue de l’extérieur, en II Convegno internazionale sulla lingua e la letteratura in Piemonte, Vercelli 2000, Verceil, 2000, pp.159-193.
  3. Des actes de l’UNESCO (Red Book on Endangered Languages) et du Conseil de l’Europe (Rapport 4745) reconnaissent que le Piémont est le berceau d’une langue autonome face au français et à l’italien, qui a exprimé à travers les siècles (le premier ouvrage conservé, les Sermons Subalpins, date du XII siècle) une littérature imposante par sa quantité et lumineuse par qualité. Cfr. LÜDTKE H., Il posto del piemontese nella compagine storico linguistica romanza, Atti del XII Rëscontr Antërnassional dë Studi an sla Lenga e la Literatura Piemontèisa, Ivrea 1998, HAUGEN E., “American Anthropologist”, Harvard, 1966.
  4. LAFAY G., Bâtissons une Europe européenne, “Libération”, 22/11/2000.
  5. NEGRI T., Europa, l’oggetto sconosciuto, “il manifesto”, 15/12/2000.
  6. ORI A.S., Storia di una dinastia. Gli Agnelli e la Fiat, Rome, 1996, pp. 199 sgg.
  7. Stewart D., L’Ouest américain devoré par le ciment, “Le Monde Diplomatique”, jullet 2000.
  8. A ce propos voir DEL VALLE A. Guerres contre l’Europe, Paris, 2000.
  9. CASTRONOVO V., op.cit., p. 701.
  10. Tout model inspirateur pour le futur ne peut que venir d’Amérique. Voir en tant qu’exemple un article du directeur de la principale fondation de Fiat: PACINI M., Torino, chi pensa al domani, “La Stampa”, 30/1/2000.

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